Rencontre avec Serge Detalle de l’agence Serge Detalle Photographe
Quel a été votre parcours professionnel pour arriver à votre métier aujourd’hui ?
Après l'obtention d'un bac C je me suis orienté vers la photographie en poursuivant 2 années d'étude à l'école EFET. J'ai ensuite intégré le monde de l'entreprise, d'abord chez Aérospatiale, puis chez l'Air Liquide. Fort de cette expérience très constructive de création d'images en coordination avec des agences de Pub, j'ai décidé de me lancer en tant que freelance. J'ai alors créé mon propre studio et travaillé pour différentes entreprises comme l'Air Liquide, Bouygues, JC Decaux etc.... Lassé du monde de l'entreprise et du studio, j'ai ensuite décidé de me réaliser dans le reportage pour des magazines de tourisme (Géo, Hotel et Lodge, Passion Tahiti etc) puis, plus largement, pour les chaînes hôtelières (Accor, Hilton, Grace hôtels, etc...) et les tours operator (Nouvelles Frontières, Club Med). J'ai ainsi parcouru plus de 60 pays, de la Polynésie Française à la Sibérie.
Actuellement je travaille pour le monde viticole, la restauration, l'architecture et développe un concept de photothérapie pour une clientèle de particuliers.
Pourquoi avoir choisi ce métier, qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?
Choisir ce métier était une évidence. Enfant, en feuilletant un Time Life, j'ai été ébloui par une double page de Bora-Bora. Trente ans plus tard, j’ai enfin pu m’y rendre. Lorsque l'avion s'approchait du Motu sur lequel se trouve la piste d'atterrissage de Bora-Bora, j'avais les larmes aux yeux envahis par une incroyable émotion. Non seulement j'y étais mais j'étais payé par un magazine. Encore maintenant, j'aime ce métier car il continue de me permettre de côtoyer et de découvrir des univers de savoir-faire exigeants dans les domaines de l'architecture, la gastronomie, le vin, le voyage, l'hôtellerie et de rencontrer des êtres humains passionnés, avec qui partager ces passions.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre métier ?
Dans tout métier il y a des obstacles. La question est donc comment les franchir ou les contourner ?
Les difficultés inhérentes à ce métier sont liées à sa constante instabilité, notamment en termes technologiques, qui contraignent le photographe à une constante remise en cause des acquis. C'est à la fois difficile et extrêmement stimulant.
Pour vous, quel est le rôle principal d’un photographe ?
Faire rêver et dans le même temps faire mesurer, en les fixant dans la mémoire, combien les miraculeux moments d'émotion sont éphémères. La brume qui enveloppe les collines de Toscane, la pluie sur le pavé parisien, la joie éclatante d'un enfant, les larmes d'un amoureux éconduit, la splendeur de la baie de Rio ou l'extraordinaire diversité d'un récif corallien.
À votre avis, quelle qualité ou quel talent doit-on avoir particulièrement pour exercer votre métier ?
Une grande sensibilité, de la créativité, mais aussi avoir assez de contrôle pour ne pas perdre de vue l'objectif visé. L'ambivalence ou le paradoxe le plus prégnant est la capacité de coller à un brief ou une idée tout en laissant sa propre créativité débridée. Mieux, c'est à travers le mariage de ces 2 contraires que l'on aboutit aux plus belles créations.
En quoi consiste votre métier ?
Un jeu de Légo ou la construction d'un château de cartes. Qu'il s'agisse d'une nature morte, d'un portrait ou d'une photographie de reportage, une image se construit par l'assemblage des éléments qui la compose.
C'est la capacité à assembler ces éléments ou ces mouvements en un ensemble signifiant qui fait ce métier.
Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre métier ?
La découverte. Découvrir des gens, des cultures, des paysages, des savoir-faire, des émotions et, à travers la photographie, les partager.
Pour quel projet avez-vous le plus de souvenirs ?
Une série portraits de danseurs polynésiens sur fond de toile peinte en noir & blanc dans l'esprit Irving Penn. Série réalisée pour le magazine Passion Tahiti durant les fêtes du Heiva. Photographier des danseurs aux tatouages marquisiens, des danseuses et leurs titi-coco fût un formidable moment d'échange à la fin duquel, après m'avoir vêtu d'un costume marquisien, ce sont les danseurs qui m'ont photographié.
Quelle est votre ville préférée ?
Dans un trio de tête où figurent Paris, Rome et Fez, c'est Rome qui remporte la palme d'une courte tête devant Fez, et ce, grâce à sa dimension historique si présente. Cette impression de fouler la via Appia en marchant dans les pas de Jules.
Si vous deviez faire un autoportrait, à quoi ressemblerait-il ?
Si je possédais son talent, à un Picasso de la période surréaliste.
Cette façon de déconstruire une réalité pour en faire une virtualité objectivante est pleine de sens.
Où trouvez-vous votre inspiration ?
Si elle se cherche, l'inspiration ne se trouve pas, elle émane soudainement.
Elle puise sa source dans la connaissance et la capacité d'émerveillement, une des manifestations de la libido.
Comment définissez-vous la relation entre un photographe et son client ?
Pour le photographe, une grande capacité d'écoute, de compréhension afin de répondre à ses désirs ou ses attentes ou mieux, les dépasser en lui proposant une vision correspondante mais inattendue.
Quelles sont vos spécialités dans votre domaine ?
Le portrait, l'architecture, le reportage, la gastronomie, le vin, la mise en scène : une mise en scène dans laquelle l'accessoire est essentiel.
Votre application mobile préférée en ce moment ?
Un petit message que vous souhaitez envoyer à vos futurs clients ?
J'ai la réputation, auprès de mes clients, de savoir coller à un brief et de pouvoir y apporter une dimension créative qui vous permettra de vous distinguer.
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