Rencontre avec l’architecte Ludivine LEFEVRE FREDENUCCI de l’agence LLF Architecture

Quelle formation avez-vous suivie pour devenir architecte ?

L'architecture est graphique, il n'y a aucun doute, néanmoins pour moi, il s'agit aussi de technique et de structure. Ma formation a donc été pluridisciplinaire : maîtrise de mathématiques, diplôme d'ingénieur en génie civil et bien sûr diplôme d'architecture.

L'architecture est également multiple, c'est pourquoi je me suis expatriée, à Londres, à Madrid, à Moscou et en Argentine.

Quel a été votre parcours professionnel pour arriver à votre métier aujourd’hui ?

Pour faire suite à des études pluridisciplinaires, il m’a semblé logique d’entreprendre différents postes dans le domaine de la construction. C’est pourquoi j’ai exercé dans des entreprises de petites et grandes dimensions, et ce dans le neuf comme dans la rénovation en tant que conductrice travaux, puis ingénieure travaux. 

Je me suis également essayée à la technique pure grâce à des postes au sein de bureau d’études. 

J’ai ensuite exercé pour le gouvernement français en tant que chargée d’opération afin de revenir à mon premier amour, l'architecture pure.

Pourquoi avoir choisi ce métier, qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?

L’attrait premier pour ce métier est avant tout humain : pouvoir partager, échanger, évoluer. 

En effet, la pratique de l’architecture n’est pas figée dans le temps. Elle se transforme au gré de chaque projet, grâce à chaque personne qui croise notre chemin. Et elle nous transforme en tant que personne.

Ce que j’aime également dans l’architecture, c’est qu’il s’agit d’un métier de création. Imaginer à partir de bribes de conversation, de contraintes ou d’objectifs, voir un projet qui petit à petit va gagner en matière et prendre forme, se construire, me fascinent réellement. Finalement, peu de métier offre cette richesse.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre métier ?

De par sa nature, le métier d’architecte est complexe. Il est généraliste. C’est ainsi que sans pouvoir être spécialiste de chaque élément, l’architecte se doit de pouvoir l’analyser, le comprendre, le proposer. 

Cette vérité est, chaque jour, plus présente en raison des techniques de plus en plus pointues et des normes de plus en plus complètes.

Pour vous, quel est le rôle principal d’un architecte ?

Encore une fois, le rôle de l’architecte est multiple : dessinateur, concepteur, écologue, paysagiste, humaniste, archéologue, anthropologue, sociologue, conteur… Il est donc difficile à définir et à appréhender. 

Son rôle majeur ou son objectif principal est l’écoute du client. Le projet ne doit pas ressembler à l’architecte, mais aux utilisateurs.

À votre avis, quelle qualité ou quel talent doit-on avoir particulièrement pour exercer votre métier ?

L’architecture n’est pas qu’un art. Bien entendu, elle doit être agréable à l’œil. Elle doit également s’intégrer dans son environnement. Elle peut également poser des questions, mais selon moi l’architecte doit être pragmatique. Il est agréable de rêver, mais le plus beau des songes peut se transformer en cauchemar s’il n’est pas réalisable.

En quoi consiste votre métier ?

Hier, je lisais, aujourd’hui, je dessine, demain, je colorierai, la semaine prochaine peut-être, j’assemblerai des pierres. Sans aller dans les clichés, la conception est un vaste sujet. Pour la résumer, elle consiste à apporter la créativité et la technicité dans la construction des lieux de vie.

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Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre métier ? 

Le plus motivant dans le métier d’architecte est de voir les lieux prendre vie. C’est aussi lorsque les usagers prennent possession de ce qui a été construit et se disent « c’est tel que ça aurait toujours dû être »

Pour quel projet avez-vous le plus de souvenirs ?

Celui qui n’a pas été encore construit ou pas encore imaginé. Son histoire est encore en cours de rédaction. Elle permet encore tous les possibles. Une fois le projet livré, il ne m’appartient plus.

Quelle est votre ville préférée ?

Ma ville préférée est celle de demain. Celle qui n’existe pas encore. Elle reste encore le lieu de tous les possibles, de tous les espoirs. Celle que nous construirons ensemble et où il fera bon vivre.

Si vous deviez construire une nouvelle maison individuelle pour vous, à quoi ressemblerait-elle ? 

Construire pour soi ne m’est pas aisé. Il manque le carburant essentiel à mon imaginaire que je puise auprès de mes clients : l’histoire. Ma maison serait donc celle de ma famille. Elle ressemblerait à mes proches et à ce que je souhaiterais leur offrir.

Où trouvez-vous votre inspiration ?

L’inspiration se trouve partout, dans un paysage qu’il soit urbain ou naturel, dans une œuvre d’art, dans une lecture, mais surtout au sein d’une conversation. D’ailleurs, je demande souvent à mes clients d’apporter une photo ou un objet qu’ils affectionnent.

Comment définissez-vous la relation entre un architecte et son client ?

Une expression de mon enfance me vient à l’esprit : entre chien et loup, c’est-à-dire entre le rassurant d’une belle journée et la peur de la nuit, ou devrais-je dire dans le cas présent, que la relation entre un architecte et son client se situe entre le rêve d’un projet et le pragmatisme de sa réalité.

Quelles sont vos spécialités dans votre domaine ? 

Depuis mes études, je suis multi-spécialiste. Ma pratique en est de même. Nous réalisons du neuf comme de la rénovation. Nos clients sont des particuliers, des professionnels, et même une collectivité.

Votre application mobile préférée en ce moment ?

La boîte dans laquelle je pose mon téléphone pour déconnecter et me ressourcer.

Un petit message que vous souhaitez envoyer à vos futurs clients ? 

Ne confondez pas vitesse et précipitation. Un projet personnalisé prend du temps. On ne crée rien d’intéressant en bousculant le temps. Le projet qui vous ressemblera doit prendre le temps de mûrir, d’évoluer, il doit grandir avant d’être autonome.

Contactez dès maintenant, Ludivine LEFEVRE FREDENUCCI de l’agence LLF Architecture !